Comment gérer le risque de désinformation ?

Gérer le risque de désinformation

La désinformation et la mésinformation deviennent le risque mondial majeur en 2024

Le Forum Economique Mondial a publié en janvier dernier, la 19e édition du “Rapport sur les risques mondiaux”. Il met en exergue un contexte de tensions géopolitiques et met en garde contre les risques associés à l’utilisation d’intelligences artificielles génératives.

En 2024, plus de 50% de la population mondiale est appelée à voter dans 77 pays, dont l’Inde,
l’Indonésie, le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis. Ces élections auront
un impact significatif sur l’équilibre géopolitique mondial. C’est dans ce contexte que le Forum Economique Mondial place la désinformation au premier rang des risques mondiaux.  Alors que les risques liés à l’intelligence artificielle sont devenus une préoccupation mondiale, l’essor de ces nouvelles technologies soulève des préoccupations croissantes pour les Directions Achats. Elles sont confrontées, à leur propre niveau, à l’impact potentiel de ces IA génératives sur la gestion de
l’information. 

Quelles sont les principales causes de désinformation

La désinformation trouve ses racines dans plusieurs sources : 

Internet en général et les médias sociaux sont souvent utilisés comme vecteurs principaux de désinformation. La facilité de diffusion et la portée massive de ces plateformes en font un terrain propice à la propagation de fausses informations, notamment sur les produits, les fournisseurs et les prix.

Dans un contexte où les tensions géopolitiques sont élevées, des acteurs étatiques ou non-étatiques peuvent être motivés à propager la désinformation pour influencer les décisions d’achat, affaiblir la concurrence ou perturber les chaînes d’approvisionnement.

L’utilisation massive de l’Intelligence Artificielle générative pose un défi supplémentaire. Ces systèmes sont capables de créer du contenu de manière autonome, ce qui augmente la difficulté à distinguer les informations authentiques des contenus falsifiés. Qu’en est-il de la responsabilité de l’acheteur en cas de diffusion de fausses informations volontairement ou par négligence ?

Les progrès technologiques récents renforcent le volume, la portée et l’efficacité de la falsification des informations. 

Avec le chevauchement des multiples campagnes électorales mondiales en 2024, les entreprises pourraient dépasser leur capacité à assurer l’intégrité des informations. La méfiance envers le gouvernement et les médias conduit les sociétés polarisées à faire confiance à l’information confirmant leurs croyances, exacerbant ainsi le problème de la désinformation.

Quels sont les impacts majeurs de la désinformation ?

1. Perte d'efficacité opérationnelle et compétitivité

La désinformation constitue une menace sérieuse pour l’efficacité opérationnelle et la compétitivité des organisations. Les responsables achats, peuvent être impactés par la propagation de fausses informations. 

Les décisions basées sur des données incorrectes peuvent entraîner des coûts supplémentaires, des retards sur la chaîne d’approvisionnement et, finalement, conduire à une détérioration de la compétitivité de l’entreprise.

2. Risques pertes financières

La propagation de fausses informations représente également un risque financier pour les entreprises, pouvant dégrader leur santé financière. 

En effet, les responsables achats peuvent être induits en erreur des informations erronées, prendre des décisions imprudentes et ainsi déstabiliser les marchés fournisseurs : dévalorisation des actions, pertes de fournisseurs, difficultés d’accès au financement, etc. 

3. Enjeux réputationnels​

Les entreprises doivent être vigilantes pour éviter d’être associées à des informations falsifiées qui pourraient compromettre leur intégrité et leur crédibilité sur le marché. Une entreprise réputée pour son honnêteté et sa transparence peut voir sa réputation se dégrader si elle est victime d’une désinformation.

Les clients, les partenaires commerciaux et d’autres parties prenantes peuvent perdre confiance en l’entreprise, ce qui peut se traduire par des pertes financières significatives. 

4. Risques de sanctions financières​

La diffusion de fausses informations expose les acheteurs à des risques juridiques sérieux. La responsabilité civile peut être engagée si des informations trompeuses sont diffusées délibérément ou même par négligence. Cela va au-delà de la simple vérification des informations fournies par les fournisseurs, englobant également la mise en place de politiques internes robustes pour prévenir la désinformation. 

Les acheteurs doivent être prêts à assumer la responsabilité de leurs actions et à prendre des mesures rapides pour rectifier toute information incorrecte diffusée. 

La désinformation rend la définition de la « vérité » de plus en plus controversée dans toutes les sociétés. La confiance portée à des dirigeants spécifiques confère une confiance dans l’information, amplifiant l’autorité de ces acteurs, des théoriciens du complot aux politiciens, aux groupes extrémistes, aux influenceurs et aux chefs d’entreprise, les transformant en arbitres de la vérité. 

Comment gérer le risque de désinformation ?

La gestion efficace du risque de désinformation fournisseur en 2024 nécessite une approche proactive et multi-niveaux. Voici quelques stratégies essentielles à considérer :

Utiliser des outils de traçage avancés

La mise en place d’outils de traçage, tels que des marqueurs numériques secrets, est essentielle pour identifier rapidement les contenus manipulés. Cette approche proactive permet de détecter et de contrer les fausses informations avant qu’elles ne se propagent massivement, préservant ainsi la crédibilité et la fiabilité des données. 

Transformer les risques de l’intelligence Artificielle en opportunités

L’Intelligence Artificielle offre une opportunité significative dans la gestion du risque de désinformation. En intégrant des algorithmes intelligents, elle peut analyser rapidement des volumes massifs de données pour identifier les schémas de désinformation. Toutefois, il est crucial de garantir une utilisation éthique de l’IA et de considérer les impacts sur ses marchés fournisseurs et sur sa fonction achats. 

Prioriser la cybersécurité dans les fonctions Achats en 2024 

La cybersécurité doit être une priorité absolue pour les décideurs Achats en 2024. Investir dans des technologies de pointe, former le personnel à la détection des menaces et mettre en place des politiques de sécurité strictes sont des étapes cruciales pour faire face aux défis actuels et futurs. La société américaine de cybersécurité Proofpoint, a souligné en 2023 la prise de conscience croissante des dirigeants d’entreprise à l’échelle mondiale. En France, 80 % des membres des conseils d’administration ressentent la menace imminente d’une cyberattaque majeure au cours des 12 prochains mois. 

Fusionner l'Intelligence Artificielle et les fonctions Achats

La fusion de l’intelligence artificielle avec les fonctions Achats est essentielle pour établir une stratégie de cybersécurité robuste. 

En résumé, la collaboration entre les compétences humaines et les technologies émergentes est la clé pour anticiper et contrer efficacement les risques de désinformation, assurant ainsi la sécurité et la fiabilité des opérations d’approvisionnement dans l’environnement numérique en évolution constante de 2024.

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